À propos
D'abord rêveuse d'un jour écrire des "histoires de dessins animés", mes ambitions littéraires se sont formées à travers des études en littérature profil rédactionnel et en création littéraire à une université qui me plaisait moins de fréquenter que les bars où je pouvais enfin légalement entrer. Après avoir publié un premier petit livre à mes 20 ans (Bang Bang, aux éditions De Courberon), je me suis tourné vers une forme d'art plus scénique avec la création d'une première troupe burlesque dans la ville de Québec, Burlestacular, en 2011. Déjà le théâtre s'y cachait sous les paillettes et les courbes allègrement secouées sur scène pendant sept ans. Mon retour de Saturne m'a fessé fort comme un madrier en travers de la nuque, et j'ai, autour de mes 30 ans, cherché l'unanimité des réponses à mes maux dans le fond de toutes les pintes, bouteilles, shooters, réceptacles à liquide à pourcentage élevé des alentours. Quand au printemps 2018, j'ai fini par toute boire et voir juste du noir, je me suis donné une ultime chance "d'aller passer l'été dans un village que j'avais découvert pendant un de mes shows burlesques littéraires", Saint-Élie-de-Caxton.
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À force de paysages, à force d'arbres et de feuillages, à force de bonté et de nouvel air, cette nouvelle ère m'a d'abord changé le cap de carrière. Lentement, j'ai déposé mes cabarets de waitress pour devenir travailleuse autonome, entre l'événementiel et la rédaction. De chambres à louer en gardiennage de chats, de chroniques en chorale et en festival, j'ai été adoptée par la région, et cet été-là s'est étiré sur un an et demi où, pour la première fois de ma vie j'ai eu envie de me voir guérie de ma soif maudite.
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Repositionnée à Shawinigan pour accommoder plus parfaitement mes besoins d'aller-retours de femme moderne, j'ai établi résidence permanente en Mauricie. Quelques mois plus tard, j'arrêtais de boire. Quelques jours après, le premier confinement de la pandémie. Printemps 2020, province en pénitence, les bars sont fermés pas juste pour moi mais pour tout le monde, ça tombe ben ! Je le vois comme une occasion de cheminer dans une démarche fervente de survie. Je me retrouve véritablement seule avec moi-même. Je débrosse. Enfin. Il se passe alors quelque chose comme un regain d'énergie, une urgence de dire, de témoigner de cette mutation qui s'opère en moi, du sevrage à la clarté. Un genre de magie. Je me starte un blogue. Celui-ci que vous lisez là, là.
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La verve me pogne comme jamais, de parler d'alcoolisme, de mon expérience, de cette nouvelle sobriété. Rapidement, le Théâtre La Bordée me contacte à savoir si j'aurais pas assez de gaz pour composer un texte d'une durée d'une heure, destiné à la scène pour en faire un monologue, basé sur mes écrits. Ce texte deviendra S'aimer ben paquetée, mis en scène par Pascale Renaud-Hébert et interprété par Ariel Charest. Depuis sa conception en 2022, le monologue a été joué plus de cinquante fois et a tourné dans sept villes. Je capote encore. En 2023, la maison d'édition L'instant même publie S'aimer ben paquetée en livre. Je fais le tour des salons, je serre des mains de du monde qui ont vécu des expériences similaires, qui sont heureux de voir plus clair. Je repense à mon moi du passé si je m'étais jamais levé le cul du comptoir des last calls, j'ai de la gratitude en maudit.
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En 2024, je collabore au Magazine DICI, axé sur la vie culturelle en Mauricie, ainsi qu'au Mitsou Magazine où je signe des textes sur l'alcoolisme au féminin. Ma nouvelle pièce, La fameuse Femme-Québec, une comédie qui visite les cabarets québécois et qui questionne l'attrait de la célébrité d'hier à aujourd'hui avec trois générations et leurs propres combats, cognant aux portes battantes d'une gloire élusive, sera présentée à la Bordée du 29 octobre au 23 novembre, dans une mise en scène de Nancy Bernier avec Lise Castonguay, Ariel Charest et Jérémie Michaud. Pour l'avenir, je m'enligne pour que le crayon et clavier je puisse continuer de me faire aller.
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📷 Emilie Duchesne