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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

Que le prochain soit mieux filmé…

Dernière mise à jour : 17 juin 2020



Pour ajouter à la révolte ambiante sur le continent. Le feu qui brûle dans les stations, le cœur des gens, la hargne forgée à même l’horreur qui circule plus sur nos réseaux que l’air dans les poumons des victimes qui s’accumulent. Pour révéler le visage laid de l’Amérique bâtie sur la souffrance et l’exploitation des opprimés. Un racisme qui n’est jamais parti, vraiment. Riot is the language of the unheard, une citation de Martin Luther King. Alors, pas de docilité possible, de manifestation pacifique envisageable. Je ne peux qu’imaginer la rage de celles et ceux qui vivent les injustices, les insécurités, le racisme quotidien, que de voir tant de vies enlevées, encore, et encore. Et encore. De plus en plus près. De plus en plus rapidement. De mieux en mieux diffusé.

Comment apaiser des siècles de rage bâillonnée, quand la loi laisse autant de free pass aux figures d’autorités descendants de colonisateurs ? Pour que l’agent en question soit inculpé d’homicide involontaire ? Sous les yeux de millions de personnes, de témoins. Quel culot. Quel outrage. Quelle preuve faudra t’il de plus ? Quel meurtre parfait ça prendra ? On a vu des policiers entrer par effraction chez des victimes noires pour les descendre, sans mandat, sans raison. Les circonstances sont alors manipulées par le corps policier, par les médias, puis les instances gouvernementales qui les protègent toujours pour garder la face. Cette face pourrite et enfarinée, la même que celle de leurs ancêtres, engraissée de richesse et de statut sur le dos, le labeur des esclaves, des exploités.

Réparation. Éducation. L’abus des siècles passés pèse encore tous les jours pour protéger les intouchables. Alors il s’en faut de péter les vitres de leurs commerces, débâtir leur économie. Les toucher là où ça fait mal. Parce qu’un dollar perdu les fera bouger de leur gros cul plus encore que pour trop de vies perdues.

Qu’on brûle tout, esti.

Pour les prochaines générations, faisons mieux. Engueulez votre tante Nicole qui dit « j’pas raciste, mais », votre grand-père Gérard « trop vieux pour changer ». S’ils sont capables de partager des memes de Minions sur Facebook, ils sont capables de reconnaître que les droits civiques, ça n’a pas de couleur.

Si l’outrage n’a pas fini de vous gagner depuis le 25 mai, vous consentez à un problème dont vous laissez les oppresseurs bénéficier. Comme reculer des pieds pour laisser passer le carnage.

Justice et réparation. Rendez-les inconfortables. C’est la moindre des choses. On ne peut attendre de meilleur exemple, on ne peut attendre que le prochain meurtre soit mieux filmé.

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