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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

« Bois donc de l’eau. »

Si je pouvais parler à mon moi soûl…

C’était la question que je posais récemment en story sur ma page. J’invitais les gens, sobres ou non, dépendants ou non, à écrire le message qu’ils s’enverraient pour quand ils sont paquetés. Voici, en vrac, les réponses...


Je lui dirais :


« Tu devrais arrêter de boire. T’arrives même pas à jouer de la guit’ ou enchaîner les paroles d’une toune que tu connais par cœur depuis 25 ans. Tu veux juste fumer des clopes pis boire plus. Come on, t’es ben plus belle et divertissante à jeun. »

- Josiane



« Shooooooooter ! »

- Marie-Josée



« Ça fait 10 fois que tu répètes la même histoire, pis sérieux, ‘est pas si drôle ! »

- Barbara



« Mélange pas, sinon tu vas passer la nuit avec M. Crane. 🚽»

- Annie



« T’aurais pu faire de quoi de plus constructif avec ton argent, genre payer tes dettes d’études. »

- Corine



« Ça fait longtemps qu’on n’a pu de fun. »

- Catherine-Ann



« Ah, ta yeule… »

- Denis



« Demain… ça va être câlissement moins drôle. »

- Christine



« Remets tes vêtements, t’es dans un Tim Hortons… »

- Daniel



« Man. Une chance que ça t’arrive pas souvent. Demain sera une journée interminable. »

- Stéphanie



« Va t’coucher, tu vas être scrap demain pis tu vas pas aimer ça pantoute. »

- Jeff



« Ça va ben aller. Tu as ce qu’il faut pour guérir. »

- Rémi



« Je sais que tu penses que c’est la fin bientôt, en fait oui ce le sera, mais pas une fin dark, non, un début de doux pis de propre. Tu vas être ben, Peanut, tiens bon ça achève. »

- Marie-Claude



« Lâche pas, ça va se placer bientôt, tu vas voir. »

- Stéphane



« Pourquoi tu fais ça ? »

- Valérie



« J’te jure que tu penses que tu connais les rap verses de Lil Wayne, mais tu les connais pas. »

- Laurence



« Bouédlo. »

- Boubou



« T’es vraiment pas obligé de ramener une fille à soir ! »

- Mathieu


« Arrête de parler fort. »

- Fannie



***

En somme, on connaît notre personnage quand on boit, on sait combien et comment on se transforme.

L’ivresse n’est pas une surprise. C’est une célébration, qui parfois déborde, qui parfois fait souffrir. Pour plusieurs, l’alcool est et sera un outil pour se mouiller la luette, pour amplifier les moments heureux. La démesure n’est pas inévitable pour certains. Pour d’autres, c’est autre chose.

De ma perspective, l’alcool était devenu une violence que je pouvais me faire devant tout le monde.

Si je pouvais parler à mon moi soûl...


Beaucoup de ce qui a été dit plus haut reflète mon sentiment. Comme regarder une vidéo de poney magané sur la glace avec ses sabots, sachant pas trop comment vivre. Sachant comment tomber mieux que sachant comment marcher.

Un an et deux mois de sobriété. Quand j’ai arrêté de consommer, ce n’était pas sur un coup de tête, ce n’était pas une surprise. Ces mots, comme plus haut, me roulaient tous dans la tête depuis longtemps.

Et c’est comme si à force d’accumulation, ces mots sont devenus discours, des voix de plus en plus affirmées. Claires. Honnêtes. Le message qui s’est tressé dans ces sincères observations pas toujours glorieuses, est devenu un bouclier qui m’a permis le premier pas vers la sobriété.

Se lever un matin et fermer le robinet. Parce que la fuite aurait finit par nous noyer.

*

Bon courage. Comme toujours, je vous encourage à télécharger l’application I Am Sober si ça vous intéresse.



*


📷 collage photo de Jean-François Gravel



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