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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

California Sober



La chanteuse et ex-enfant star de Disney révèle dans un nouveau documentaire consommer encore alcool et weed après une overdose, et une série de dommages sérieux. Elle franchise ce terme être California Sober™️.

Dancing with the devil, sorti le mois dernier est le troisième documentaire produit pour parler des problèmes de dépendances de Demi Lovato. Stay strong en 2012, et Simply complicated en 2017 faisaient état du douloureux parcours de la jeune star qui y a parlé souffrir aussi de boulimie, d’automutilation, et d’un diagnostic de bipolarité qu’elle réfute aujourd’hui. De son propre aveu, brandir la bipolarité a servi d’explication à son comportement erratique à l’époque (en 2011, elle a frappé à coups de poings l’une des danseuses de sa tournée. Un arrangement financier et un séjour en cure pour Demi s’en étaient suivis.).

« J’ai fait une sortie publique quand j’ai découvert être bipolaire parce que je pensais que ça mettait un résonnement derrière mes actions », dit-elle. Mais elle n’a pas été chercher un deuxième avis d’un second médecin. «Tu rends quelque chose de public, et tu en deviens un porte-parole… J’agissais de façon erratique quand j’avais dix-huit ans pour plusieurs raisons, mais je sais maintenant de plusieurs médecins différents que ce n’était pas parce que j’étais bipolaire. » qu’elle explique. « Fallait que je grandisse, tabarnaque. » (Traduction libre de I had to grow the fuck up.)

Source : Entrevue InStyle, 16 mars 2021.


À chacun des documentaires, on annonçait sa (nouvelle) sobriété, pour la discréditer dans le prochain doc : « Je disais être sobre dans ce segment-là, mais c’était pas vrai; je faisais de la poudre dans les avions, j’avais de la vodka dans ma bouteille de Sprite ». « Mais maintenant, mon équipe de traitement veille à ce que ça ne m’arrive plus », en suggérant récemment que cette décision n’en est pas une autonome et auto-gérée.

Pas sobre, mais *Californie* sobre…

Maintenant en tournée promotionnelle de ce troisième documentaire, elle relate avec beaucoup de sincérité les moments les plus bas de son parcours, ce qui l’a amené là. Dans un segment d’entrevue, elle parle de son mélange d’héroïne, crack, fentanyl qui a failli la tuer. Après cette overdose, elle serait devenue aveugle pendant un certain temps, aurait fait une crise cardiaque et souffert de dommages au cerveau irrémédiables. Du même souffle, elle dit encore consommer aujourd’hui en modération, mais du pot et de la boisson seulement.

En modération.

En modération, esti !

La communauté des sobres en ligne capote, les pas sobres s’en sacrent un peu plus, et ses fans plaident qu’elle a le droit de faire ce qu’elle veut. Que fumer un bat et boire une broue, c’est moins pire que sniffer toute la poudre du monde entier.

Et, tout le monde a comme raison.

Cependant.

Annoncer à 101 millions d’abonnés que trouver un juste milieu dans la consommation est chose facile est dangereux. Ça pue l’Hollywood à plein nez. Ça me fait penser à ma Britney quand ils l’ont poussé sur ce fameux stage en 2008, complètement pétée au MTV Awards parce qu’une vedette vivante mais maganée rapporte encore trop de cash pour préférer patienter sans rentrée d’argent et permettre ensuite de présenter une vedette guérie.

J’entends par là que « California Sober » est la pire bullshit jamais inventée. Que c’est un terme dangereux pour ceux qui vivent avec la dépendance, de se faire accroire qu’on est capable de demi-mesure, de retenue.

On le sait. On a tous un proche ou l’ami d’un ami à qui c’est arrivé. « Ah, j’ai recommencé à boire, mais juste la fin de semaine, juste au souper, juste aux sorties, juste les lundis d’éclipse, juste un gallon et demi, juste quand je veux finalement… »

Être sobre, c’est être sobre. Ça veut dire que ta pisse est clean comme un athlète trop pauvre pour s’acheter des stéroïdes.

[Là c’est le boute où je va parler que je connais toute mieux que tout le monde parce que ça fait un an que je ne consomme plus, watch out] :

La sobriété c’est d’aller gratter aux sources du mal, vouloir guérir de ce qui nous pousse vers la consommation destructive. C’est de travailler à gagner une paix même si les occasions de se péter la face se présentent à nous. C’est de vouloir être calme même si on nous embarre dans un cellier plein de boisson, de poudre, de joyeuses putes, de flingues, de lutins, et de gazous. C’est faire le travail soi-même. S’avouer responsable de nos actions. Grandir, continuer de taper la trail pour les prochains. Pas commencer nos phrases avec des « C’est pas ma faute si »… Oui, c’est de notre faute. Même les parcours accidentés ou tragiques ne sont pas des passeports qui nous enlèvent de toute responsabilité. Ça peut expliquer un bout de la source, mais ça permet pas de se traiter ou traiter les autres avec des coups de poings, dans face ou dans le foie. Littéralement ou figurativement parlant.

Sorry, not sorry

Je n’ai pas 101 millions d’abonnés. Les quarante-sept personnes et demi qui me lisent ne seront même pas toutes d’accord. Mais je ne dirai pas que la sobriété est customizable au goût du client. C’est pas une commande chez Starbucks : un extra shot espresso, enlève la crème, rajoute de la mousse. C’est de farmer l’osti de robinet qui te tue.

Je souhaite tout le bien du monde à Mme Lovato. Je souhaite aussi, qu’à la place d’un quatrième documentaire, elle prenne les ressources à sa grande disposition pour découvrir le vrai cadeau de la sobriété, en Californie comme à Shawi.






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