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Photo du rédacteurCristina Moscini

Comment se décrocher de l’attachement anxieux sans se fatiguer



Disclaimer : J’ai les yeux du titre plus grands que la panse du texte. Je ne suis pas une experte qualifiée en psychologie. Je suis, plus symboliquement, cette prof de piano qui n’a qu’une seule leçon d’avance sur son élève. Cela dit, ce texte est un processus de réflexion que je ne voulais pas faire mûrir davantage, mais plutôt trouver l’occasion de faire résonner les échos qu’il pourrait créer.


J’ai ce feeling indécollable que je dois constamment donner cinquante piastres pour qu’on m’en donne vingt-cinq.

C’est comme ça depuis longtemps. Un petit gars que je trouvais beau à la garderie. J’y avais donné toutes mes figurines pour qu’il me trouve fine. C’est devenu mon petit chum. Le foreshadowing de l’adolescente qui se servira plus tard de ses chevilles comme boucles d’oreilles ne mentira pas. Tu donnes de toi pour recevoir de l’autre. On y reviendra…


En philo au cégep, je régurgite ici de mémoire, on nous a dit que le verbe « éduquer » aurait deux racines du latin. Educare et educere. Educare serait synonyme de nourrir, d’élever. Dans ce premier sens, l’éducation vise à aider l’individu à être plus grand qu’il n’est, en s’appuyant sur ce qu’il est. On insiste sur l’intériorité qui conduit à faire confiance d’abord aux potentialités du sujet à éduquer. Educere signifierait faire éclore, aider à mettre au monde, conduire, diriger. Ce deuxième sens renvoie plus massivement à l’action de l’éducateur qui doit symboliquement conduire, dans le sens d’apporter aux élèves les contenus nécessaires à l’éducation afin d’accompagner l’enfant au-delà de ce qu’il est.


Notre prof nous avait illustré ça un peu différemment (ou pas, moult chance que j’étions paquetée en plein cours), et même si ça s’éloigne de la définition originale des termes, c’est comme ceci que je l’ai retenu : Educare, serait à travers cet échange, cette communication entre deux êtres, certes un possédant un savoir et l’autre pas encore, pour arriver à un dépassement de condition, une autonomie d’esprit. Educere serait, comme un savoir qu’on verse dans une cruche vide. Plus stérile, moins vivifiant, moins nourricier, porteur de futur.


25$ qui vous coûte 50$…

Dans ma philosophie de comptoir, je vois un peu les relations en educare et educere. J’espère toujours faire fructifier vers du tangible. Pas dégrafer ma brassière pour erien. (Pas que je l’ai pas fait en masse, on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces dans les jeans des autres.) Récemment, je me questionnais sur ce blogue, de ce passage d’intoxiquée à sobre et l’impact que cela a eu dans mes relations, mes choix de cavaliers. Au fil du temps, en ne consommant plus, on veut passer de « pourquoi pas » cet esti-là à « pourquoi » cet esti-ci, avant de faire entrer quelqu’un dans notre vie, nos draps, notre esprit.


Et l’idée de donner pour recevoir me vient de cette croyance que si on donne à l’autre, ça nous reviendra. Comme une balance karmique et implicite. Sans que l’autre ne soit au courant de nos théories infondées. Alors on remplit, on pile les cinquante piastres en attendant le change proverbial.


Et, souvent, ça ne vient pas…

On devient même bon à flairer d’avance ces partenaires qui ne redonnent pas toujours le change.

Car on se dit qu’au fond, on ne vaut pas son propre pesant d’or.

Cinquante piastres ou mes tripes, même affaire. Sur la table en mélamine, git mes amours infécondées.

Cinquante piastres ou des messages « Vu », même fatalité.

Aller à la pêche dans un volcan mort.

Ça peut rendre amer si on ne fait pas attention. Ça peut aussi nous ouvrir à se questionner sur nos habitudes. Qu’est-ce qui se répète dans ces schémas dont on est seul capitaine à bord ?


Des gens qui ont un rapport 50:50, ça existe en masse, mais tant qu’on n’aura pas guéri l’enfant tout mêlé dans ces educere, le schéma va se répéter, encore.



Pu de change, et la cruche ben vide…


Dans mes délires et fantasmes d’educare où je m’imagine déblatérer et fourrer avec le même esprit et enthousiasme d’un brummel inlassable même une fois le blanc frénétiquement craché, c’est d’imaginer que le change revient. Et j’en avais tellement faim que je trouvais ça acceptable qu’il me manque un vingt-cinq piastres symbolique à chaque fois.


Mais de ce temps-là, en fait, j’étais plutôt la cruche vide en attente de se faire educere (ça sonne cochon mais ce l’est pas).

La clé est peut-être là : On ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. Et si l’appel vient d’un endroit de carence, d’insécurité, on crèvera de faim foreveur and eveur.


*


Je sais pas si on réussit à se guérir à 100% en se léchant les plaies comme un petit chat, ou en se crossant le cerveau de réflexions post-cégep, mais en mettant un break au lieu de crisser le gaz au fond vers nulle part, on a plus de chance de se remplir la tinque.


Une phrase comme ça, ça vaut au moins cinquante piasses.


*


Si vous avez des suggestions de lectures dans ces questionnements-là, je suis preneuse ! Merci.

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À plus ! ✌️



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