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Photo du rédacteurCristina Moscini

D'amour & d'encre fraîche

Dernière mise à jour : 23 mai


Dire que l'on vit à une drôle d'époque serait l'euphémisme le plus scintillant du siècle. En effet, tout brûle à vif. Chaque journée, chaque heure apporte son lot de tuiles effondrées sur l'humanité en fin de civilisation que l'on est. À l'heure où j'écris ces lignes, difficile encore de savoir de quoi sera fait demain. Mais dans le gâteau empoisonné que nous est l'année 2020, une part au crémage copieux concerne la pandémie mondiale. Une pandémie qui nous touche tous. Qui touche nos amis, nos familles, nos commerces préférés, nos jeunes entreprises et organismes. Il y en a chez qui la résilience est inspirante, et le Chalet Tattoo Shop fait partie de ceux chez qui sang et sueur se fait espoir, force, et douceur.


Je connais Marie-Christine & Claude depuis deux ans. Brosser le tableau de ces deux humains-là se fait de poésie et d'exemples : Des coeurs pas de clôture. Simplement. De la place pour aimer, accueillir, comme j'ai rarement vu. Ils ont toujours de la place pour agrandir d'en-dedans, avec un chat, un chien, un autre chat, un autre chien en besoin de foyer. Ils sont également dans les premières personnes que j'ai rencontrées en m'établissant à Saint-Élie-de-Caxton. Je devais avoir des relents de chat de ruelle car, sans me le dire, je me suis retrouvée adoptée. En gros, la fille que j'étais, pas de char en campagne avec des trous dans ses bottes qui prennent l'eau, a pu compter sur eux souvent, et spontanément. Des lifts à Montréal en pick-up, de la soupe, de la petite eau, et une épicerie qu'ils sont venus me livrer une fois que j'avais juste mentionné que j'étais malade. Ils sont là. Sont là pour vrai. Les deux sont du signe du Poissons, genre, so typique des Signes d'eau, mais pour le grand bien de la crédibilité du présent entretien, je ne m'embarquerai pas dans l'astrologie.


Des gens généreux avec un métier pas évident à valider aux yeux du gouvernement, malgré la reconnaissance grandissante et le succès de leur entreprise (je sais déjà qu'ils ne tripperaient pas sur le mot entreprise). Le Devoir consacrait l'été dernier un portrait sur Marie-Christine. Ses dessins encrés se retrouvent souvent dans les Top 10 des meilleurs artistes tatoueurs de Montréal. Les médias s'intéressent à elle et elle répond aux questions redondantes toujours avec la même douceur. Parce qu'au-delà des préjugés qu'elle déboulonne constamment, il y a cet amour de son travail qu'elle fait, à sa façon, et qui est admiré, recherché, par près de 12 000 abonnés. Elle et Claude ont su, dans les dernières années, créer un lieu, sanctuaire moderne axé sur l'entraide, qui a permis à leurs artistes d'évoluer.


[Morgane Pouliot, cliente régulière et amie, célébrant au Chalet sa victoire lors du combat principal d’un gala de K1 quelques jours avant la fermeture forcée du studio.]


Claude me décrit ici, leur tattoo shop :

" Le Chalet existe en fait depuis environ six ans. Au départ c’était que moi et Marie-Christine dans des locaux privés situé au rez-de-chaussée d’un duplex voisin du local commercial où est maintenant situé Le Chalet et sa plus grande équipe. Un incendie dans un immeuble voisin au premier chalet nous avait obligé à déménager un peu dans le rush et nous avions décidé de prendre le risque de louer un local commercial qui venait avec un bail à long terme, de grandes charges financières et l’obligation de recruter des gens intéressés à y travailler avec nous, des gens partageant nos valeurs. Comme indiqué dans la campagne de socio-financement, on a décidé de fonctionner autrement que les studios traditionnels qui prennent parfois plus de la moitié des gains effectués par leurs artistes, alors que nous ne faisons que louer des espaces de travail à prix raisonnable aux nôtres qui demeurent ainsi indépendants."


La pandémie nous a frappé de plein fouet et fait perdre leurs revenus à 7 personnes. Et notre façon de fonctionner nous écarte des aides proposées aux PME traditionnelles. Mais on a décidé de foncer quand même pour sauver la place.

Mais une pandémie, ça fesse fort...

" Ce qui est venu avec des dettes importantes que nous avons accumulées depuis la mi-mars en plus de devoir assurer de nos poches (moi et Marie-Christine) des dépenses courantes normalement payées par les revenus de location qui, en temps normal, ne couvrent que les dépenses de base du local - bref, on ne fait pas de profits avec le local en temps normal, mais là on goûte à une saignée financière qu’on veut juguler avec la campagne de socio-financement afin de repartir du bon pied quand on rouvrira, et écarter l’idée de devoir fermer pour de bon."


Ils s'adressent donc ces jours-ci aux gens qui désireraient donner, ceux qui aimeraient venir au Chalet, qui supportent de près ou de loin, ce lieu évolutif, bastion créatif, hors norme. Bâti d'amour et d'inclusion.

Pour donner :

" Les dons reçus serviront uniquement à payer le loyer mensuel du local en retard et ceux à venir le temps que nous serons fermés, ainsi que les dépenses fixes associées, et à permettre aux artistes qui reviendront de bénéficier d’au moins un mois sans loyer à payer afin de leur permettre reprendre le dessus vu les circonstances difficiles dans lesquelles on va réouvrir, à une date qui nous est encore inconnue. Il nous faudra aussi prévoir le réaménagement du studio avec des cloisons et l’achat d’équipements de protection pour les artistes et les clients. Tout montant peut aider, peut faire la différence. Nous nous engageons à remettre 10% des dons reçus à l’organisme Résilience Montréal qui vient en aide aux personnes en situation d’itinérance au centre-ville de Montréal avec une attention particulière portée aux gens issus des Premières Nations et aux Inuits. Une vérification indépendante des sommes reçues et de leur utilisation sera effectuée. "


Lien campagne ici.

Toutes les photos sont des oeuvres encrées de Marie-Christine, on peut en voir davantage sur sa page, F is the Key. Merci à Claude Giguère et Marie-Christine Gauthier, cofondateurs du Chalet.

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