Dans une époque où l'instantanéité règne au bout du clic, où les influenceurs Instagram vendent des thé laxatifs en leggings fluos, où les Jeff Bezos deviennent trillionnaires pendant une pandémie mondiale, où la conquête de l'espace devient une destination vacances réservée aux élites de ce monde, blasés de nos paradis terrestres, quelle n'est pas belle, la surprise, de voir une génération qui semble vouloir faire table rase des ces artifices passés qui ont certainement contribué aux problématiques environnementales que nous connaissons tous aujourd'hui.
En effet, depuis plusieurs années on constate un retour à la terre 2.0, un intérêt porté pour les anciens métiers; Maïka lâche sa job à la caisse pop pour devenir tisserande, Louis quitte la ville pour être ébéniste à St-Loin-en-Cristre, Josée fait du macramé, on se fait potier, artisan, pêcheur, boulangère, on a le dédain de la pyramide économique et on préfère, on choisit le circulaire. Dans nos choix de consommation. Un nouveau commerce est né, local, équitable, écoresponsable.
Sur cette voie semée dans l'avenir, l'automne dernier la ferme maraîchère La Baigneuse remportait la première place au concours entrepreneurial agricole Sur les traces de Louis Hébert, où ils ont non seulement séduit les juges, mais ont aussi récolté le prix du public. Parce que, oui, une ferme maraîchère à Deschambault dans la MRC de Portneuf qui produira des légumes bios et offrira des fleurs coupées disponibles en autocueillette a de quoi séduire, mais la passion des producteurs derrière y est pour quelque chose.
La Baigneuse, c’est un projet agricole qui s’est construit sur les liens d’amitié d’Alexandra Fiset et Félix Dumas. Trois ans d’études en agriculture biologique ont confirmé une envie commune de démarrer leur propre ferme écoresponsable. En 2019, ils ont déniché l’endroit idéal pour accueillir leurs ambitions. C’est à Deschaumbault-Grondines, en périphérie de Québec, que La Baigneuse a pris racine. Au cours de cet été, Alex et Félix préparerons la terre cultivable et construiront les infrastructures afin que la vieille capitale puisse croquer dans leurs légumes au printemps 2021.
Nous avons tous les deux travaillé plusieurs années dans le milieu de la restauration. Passionnés, nous avions envie de mettre la main à la pâte afin que l’offre de produits locaux et biologiques s’élargisse. L’agriculture nous permet de garder contact avec notre premier amour et de s’impliquer au sein de notre communauté en misant sur l’alimentation locale et écoresponsable.
Le lien entre producteur et le client, qu'il soit restaurateur ou citoyen, est souhaité de plus en plus près. On cherche une proximité pas simplement géographique, mais on veut une connexion réelle à l'autre bout. Savoir d'où vient notre cârotte, dans le fond. Respect des sols, des territoires autour, des ressources humaines qui rendent la croquée possible. Mon enthousiasme s'emballe devant le courage de jeunes trentenaires aux mains terreuses et au sourire éclatant. C'est un morceau de solution pour des demains en santé. Un espoir qui, avec un peu de soin, pourra être profitable pour beaucoup !
Notre but c'est de démarrer une ferme à échelle humaine biologique pour produire nos légumes & fleurs. En plus d'augmenter l'offre de produits frais bio pour les restaurateurs de la ville de Québec, on veut faire un marché au centre-ville de Québec. On ne veut pas faire de paniers, mais on veut plutôt faire des parts de récoltes, donc des cartes-cadeaux que les gens vont pouvoir venir utiliser à chaque semaine au marché. Avec le temps, on veut donner vie à la ferme avec l'autocueillette de fleurs et le kiosque à la ferme. À l'automne, on construit les serres et c'est parti pour 2021 !
La Baigneuse est présentement en campagne de sociofinancement pour bâtir leurs serres. Mais je préfère, pour que la magie opère, laisser parler l'image, avec tous les détails feuillus en technicolor. On les découvre ici, ainsi que leur projet :
Lien campagne ICI.
Crédit La Baigneuse pour les photos.