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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

La première grippe d’une alcoolique à jeun



Un docteur sud-coréen a déclaré plus tôt le mois dernier qu'à ce point-ci, ceux sur la planète qui n'ont pas attrapé la covid "n'ont simplement pas d'amis".


Aussi scandaleuse la déclaration ait pu sonner, j'ai lu ça, coïncidemment, avec la grippe. Une solide, qui s'est agrippée à moi pendant deux semaines qui m’ont semblé plus. Je sais pas si c'est le virus en vogue que j’ai eu, ou une vulgaire grippe commune – le cas échéant, je me sentirais moins spéciale ou « dans le coup ». Dans tous les cas, j'ai pris les mesures nécessaires et j’ai vécu mon isolement en bonne citoyenne melade.


[Jeune femme faisant terriblement pitié]


Cette série de photos date d’un matin bien tôt, à l’approche de mon « rétablissement » (pas dramatique la madame, non) à une de mes rares et laborieuses sorties de cette émouvante période, à respirer l'air du dehors.


J'en profitais aussi pour faire parader mon hoodie tout flambette de Sober Babes Club, ultra confo, et méditer avec le nez plein sur ce printemps tardif.


Suis rarement malade, chanceuse que je suis. Tellement que j'ai remarqué dans ce qui m’a semblé être à une convalescence invisible, que je n'ai pas eu la fièvre une seule fois depuis que je suis sobre.


Et c’est alors avec un mélange d'étonnement et de déception que j'ai constaté que soudainement, une partie de moi était secrètement un peu trop contente de vivre ces légers délires de fièvre : étourdissements, euphories, confusion mentale, perte de notion du temps. Si ça goûte comme l’ivresse, et que ça sonne comme l'ivresse... Aussi fou que ça puisse sembler, j'en suis même venue à me dire « Crime, j'espère je guérirai pas trop vite, c'est trippant cette tête légère et vertigineuse »...


Pas de danger de guérir trop vite, par contre, de l'addiction. C'est là, en moi, comme la plus commune des personnes droguées, prêt à tordre même un virus en un buzz.


Et j’ai eu honte, et me suis trouvée pathétique.


Comme une amie qu’on a consolé mille fois qui retourne à son fuckboy pour la mille unième fois, j’ai roulé des yeux, épuisée devant mon leste à courir vivre l’étourdissement de mon malaise physique de passage comme une drogue, un trip. Crisse de conne de droguée. Ce n’est pas un langage que j’encourage, ni pour soi ni pour les autres pour les dommages que cela cause, mais tabarnaque qu’à m’a déçue la Moskounnie !


Étirer sa grippe. Les sinus tous pétés. La tête en coton. Les délires entre sommeil et raison. Ça vous rappelle quelque chose ?

Y a rien de plaisant là-dedans, à première vue, mais ça m’a malheureusement ramené des relents de nostalgie dans lesquels je me suis délectée, faute de rechuter, mais moment qui se doit d’être mentionné, ou même réfléchi. J’ai pris plaisir d’une fièvre, car ça m’a fait revivre le passé, des jours durant.


En débuzzant, j’ai dû admettre donc ma fragilité, plus proche que je ne l’aurais souhaité, ma vulnérabilité aussi face à ma condition d’ancienne vicieuse. Et bien que je me fais une fierté insipide de vivre sans médicaments altérants ni même de mélatonine car je ne me truste pas, je dois dire que je n’ai pas été tentée en vérité de reboire. Même le front brûlant, je savais que ça n’en vaudrait pas la peine. Mais, j’ai tout de même été saisie au point d’en cracher un texte, viarge, sur à quel point la volupté qu’on s’invente peut se trouver dans tout. C’est quoi le prochain trip, m’arranger pour pogner le botulisme, la salmonelle ? Petite ingrate, va ! Et je va certain, puisque je me réponds autant que je m’interpelle, je m’en va continuer à réfléchir, sur les sillons jamais vraiment colmatés de l’addiction…


Tout ça pour dire que la guérison n'est pas linéaire, des sinus comme des dépendances. Et je me sers de cette occasion pour travailler mon indulgence. Et respirer, une huile essentielle d'eucalyptus à la fois.



BOUTIQUE – NOUVEAU GILET !


Il est là ! Le t-shirt de bière !

Les t-shirts de bière sont plus qu'une mode, c'est un lifestyle...


Pour avoir glandé dans les corridors de polyvalente au début des années 2000, il me semble que tous les gars arboraient un t-shirt de bière sous leur chemise carreautée ou chemise dragon (tout dépendant leur allégeance musicale) et avec leur jeans trop grands pour compléter le look.


Les t-shirts de bière sont et seront éternellement un élément kitsch étrangement promotionnel et incitatif à s'enivrer de libations. À la fois démodé et indémodable, il revient en Budweiser et manches roulées sur une Lana Del Rey en pin up américaine en 2012, en Corona™️ sur des influenceurs Gen Z en 2022 dans la vallée de Coachella, et ça tout en n'étant jamais parti du chest des Rogers, des Fernandes de tous les petits bars de petites villes, de ces régions en bordures d'autoroute...


Donc, si vous êtes encore ici, merci, ce nouveau t-shirt unisexe blanc, une très subtile et songée parodie du logo de Pabst Blue Ribbon avec en écriture "Pas de Boisson pour moi" et en ligne fine "Une c'est trop, mille pas assez", est disponible dans ma boutique Etsy. *La couleur du design peut différer légèrement de la photo.

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