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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

Poème de boisson pour écoute radiophonique

Dernière mise à jour : 17 juin 2020




64 jours sans boisson

soixante et quatre matins

sans gueule de bois gratinée

soixante quelques flaques

de bile pas recrachées

soixante quelques goulots

sans mes lèvres à toucher

soixante quelques nuits de sueurs,

sans se réveiller

d’un cauchemar éthylisé,

d’une gorge qu’on voulait, noyée.

Sobriété du corps

ma carcasse guettée par un corbeau

il s’en faut de stopper le flot

que se mue ce cadavre travaillé !

peau du visage tannée comme un cuir

sourire qui s’étire et qui se tanne et,

qu’on vend dans les marchés

aux puces et en pièces.

Le nez comme du merlot, du sangiovese

du cabernet ou du gamay

le foie apprenti cirrhosé

s’est trouvé force de révolte

à temps, juste à temps

faute de pouvoir attendre tendre encore

pour que pulse à nouveau

sous un cœur engourdi

une vie que je voulais boire

puis oublier dans l’évier.



Lien chronique à CKIA 88.3 :


Crédit image Xylene / MLTSHP

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