64 jours sans boisson
soixante et quatre matins
sans gueule de bois gratinée
soixante quelques flaques
de bile pas recrachées
soixante quelques goulots
sans mes lèvres à toucher
soixante quelques nuits de sueurs,
sans se réveiller
d’un cauchemar éthylisé,
d’une gorge qu’on voulait, noyée.
Sobriété du corps
ma carcasse guettée par un corbeau
il s’en faut de stopper le flot
que se mue ce cadavre travaillé !
peau du visage tannée comme un cuir
sourire qui s’étire et qui se tanne et,
qu’on vend dans les marchés
aux puces et en pièces.
Le nez comme du merlot, du sangiovese
du cabernet ou du gamay
le foie apprenti cirrhosé
s’est trouvé force de révolte
à temps, juste à temps
faute de pouvoir attendre tendre encore
pour que pulse à nouveau
sous un cœur engourdi
une vie que je voulais boire
puis oublier dans l’évier.
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Crédit image Xylene / MLTSHP