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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

So your best friend est devenu sobre…

Dernière mise à jour : 12 sept. 2021


So your best friend est devenu sobre : Mode d’emploi pour affronter cette affreuse nouvelle.



Vous vous êtes connus sur un banc d’école ou accotés au comptoir d’une microbrasserie, vous avez bu des 1.18L de Bull Max 10% entre les rangées de casiers, z’êtes fait crisser dehors de quelques karaokés après trop de chardonnay, vous vous êtes - chacun votre tour - tenu les cheveux au-dessus de la bol et z’avez déboulé les mêmes escaliers paquetés; tu pensais c’était ton meilleur ami de brosse, mais il ou elle t’a laissé pour la sobriété.


Que faire ?


D’abord, quand ça fesse d’aussi près, un bon ou une bonne chum de brosse, c’est comme perdre de la parenté. Et ce qui fesse aussi, pour en avoir perdu « des bons » à travers mes années de beuveries, c’est le miroir automatique que ça renvoie.

Si quelqu’un avec qui je split 50/50 les caisses, les shooters, les fonds de bag, décide ou en vient à la conclusion que sa consommation a pris le dessus sur sa vie, qu’est-ce que ça dit sur mes choix, sur ma vie ?

J’ai vécu quelques unes de ces « peines d’amour » de fêtarde dans mon cheminement avant d’arrêter de boire. Je me souviens des t-shirts arborés par des milléniaux aux alentours de 2009-2010 disant « Rehab is for quitters », tsé, cette même époque où on faisait la promotion sans bon sens du Jägermeister mélangé avec du Red Bull. Le bon goût, la grosse classe, l’équilibre. Alors, quand je perdais un frère dans les tranchées, qui décidait de lever le nez sur la déchéance pour commencer à dire oui aux verres d’eau, je m’en retrouvais bouleversée, trahie, abandonnée. J’ai témoigné souvent ici de l’amour réel que je portais à l’alcool et comment le début de ma sobriété en mars 2020 s’est vécu comme un break-up; la boisson était mon homme, mon amant, mes parents, ma couverte remontée au menton pour me border, mes rêves, mon but. Me paqueter. Je courais à ça comme on chasse les ciels bleus. Ça ne faisait donc aucun sens pour moi qu’on puisse s’en lasser et changer brutalement de cap. Voyons. Boire. N’est-ce pas la voie ultime de cette vie absurde ? N’est-ce pas le sirop des lunatiques invertébrés (demi-mention Lili Fatale) ?


Un partenaire de brosse, c’est quelqu’un avec vous dans le même bateau ivre (rimbauisme), avec qui on garde l’équilibre dans les longues nuits de stupre, quand on déparle les mêmes lettres attachées.

Sans l’autre, on devient béquille unique, branche qui tombe, électron soûl. Mais, le courage d’un buveur est souvent plus fort que ces pertes, et on retrouve bien vite d’autres amis, d’autres gobelins sous les ponts. On dégringolera des dandys aux quidams édentés des tavernes aux relents d’urine, si ça veut dire pouvoir continuer de boire accompagné. La vie est un éternel carnaval qui tombe le 1er…


Maintenant, je vis cette nouvelle de l’autre côté. Après des années de désertions par ces pleutres du goulot, mon tour est venu d’arrêter de consommer il y a dix-huit mois, et j’ai probablement laissé moi aussi des comparses derrière. Mais, je comprends maintenant cet abandon différemment. C’est une survie. Quand on est alcoolique, on n’arrête pas de boire par plaisir, on arrête pour cesser de souffrir. Et j’ai bu jusqu’à la dernière gorgée de mon écoeurantisme. Traverser était un passage obligé; ta mort, ma vie, comme on dit.


J’ai récemment demandé en story sur ma page (vous devriez d’ailleurs vous abonner ici, si ce n’est pas déjà fait), quelle question on vous pose le plus fréquemment sur votre sobriété, aux gens qui ont arrêté de boire. Voici en vrac, quelques unes de ces questions. Ce sont des questions que j’ai toutes reçues au moins une fois chacune dans la dernière année. J’irai avec le plus d’explications au mieux de ma compréhension, si jamais un ou une proche autour de vous a arrêté de boire, peut-être trouverez-vous ici une perspective nouvelle :


- Pourquoi tu te fais ça ?

On peut penser de l’extérieur qu’arrêter de boire est une pénitence, mais pour une personne dépendante, cesser de consommer est un cadeau qui n’arrête plus de donner. Je ne compte plus les avantages et améliorations quotidiennes (santé physique, mentale, émotionnelle, santé financière, vitalité générale, ambition retrouvée, créativité restaurée, général espoir et foi en de quoi de plus beau, et cesser de vomir à grands jets par la fenêtre des taxis ne sont que quelques uns de ces exemples).


- Pis vois-tu une différence ?

La nuit et le jour. C’est d’apprendre à se connaître à nouveau, découvrir qui on est sous les couches de substances altérantes, et c’est souvent une belle surprise. On voit plus clairement notre travail sur soi qui reste à faire, et on est un moins pire être humain en général (moins de mensonges à soi-même et aux autres, meilleur rendement au travail, moins la face rouge, moins honte de soi, moins de culpabilité matinale, moins d’anxiété). C’est pas rien.


- Par quoi t’as remplacé ?

Le fameux transfert de dépendance n’est pas une fatalité, mais c’est certain qu’en étant une personne dépendante, on sera enclin à trouver autre chose dans quoi se perdre. Faut faire attention à ne pas swinger d’un extrême à l’autre, de ne pas vouloir aller trop vite et de vouloir « Toute Tu-suite Tabarnak » (loi des Trois T qu’on m’a apprise, merci), d’être indulgent envers soi-même et se donner le temps de la guérison. En cessant de boire, on se retrouvera avec plus d’argent, celui qu’on investissait à notre perte, faut juste être prudent avec ce nouveau flot. Santé, oui, mais pas nécessaire de passer de Keith Richards à Josée Lavigueur en une nuit. Travailler notre patience est et sera, je crois, le plus gros défi des dépendants. Mais ça vaut la peine.


- Ça doit être plate ta vie ?

J’ai jamais eu autant de plaisir d’être vivante. Je me tasse pour être reconnaissante à cachette de peur de passer pour une illuminée. D’être sobre, c’est une seconde chance à la vie qui m’est offerte. Toute goûte meilleur, j’apprécie plus ce que j’ai autour de moi. Mes amis sont vraiment plus drôles maintenant que je me souviens de leurs jokes, les shows sonnent mieux maintenant que je suis pu soûle morte avant la troisième toune, les orgasmes sont plus forts parce que je me suis pas clanché deux bouteilles et demi et huit onces de fort avant de forniquer. Aussi, j’ai l’énergie le matin de régler mes shits au lieu de faire de l’évitement et finir par ne pas respecter mes engagements, j’ai du temps pour chasser les papillons et renifler les lilas de saison au lieu de fraterniser avec l’émail de la toilette pendant de nombreuses heures et me péter des vaisseaux sanguins autour des yeux à force de restituer des verres chers payés.


- Mais pourquoi t’as arrêté, pourquoi tu ne bois plus ?

Je reprends ici la réponse tout à fait juste de Rox ayant soumis cette question : POURQUOI ?... Pour moi, calvaire de criss !



*


Si vous songez à arrêter de boire, ou cherchez des réponses pour accompagner un ou une amie en processus d’arrêter, joignez le groupe Facebook Wassobre. Des gens de multiples horizons qui ont le bien-être de la sobriété à cœur, sans jugement.


Et pour vous-même, téléchargez l’application gratuite I Am Sober. Excellent allié des premières heures de sobriété.



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Aidez une jeune entrepreneure et alcoolique repentie à promouvoir de la propagande sobre. Pour l’équivalent d’un dollar par jour pendant un mois, supportez des idées anti-gueuledebois et pro-kombucha.


Oui ! Portez fièrement des slogans grivois dans le but de débusquer les potentielles tournées de shooters et apaiser les unions entre buveurs et non-buveurs. L’heure est à l’harmonie : la #sobriété, c’est sérieux, mais la rigolade, encore mieux !

30$ (+8$ shipping), 100% coton. 2 modèles unisexe. Fabriqués à Saint-Élie avec amour.

Faites vite, car cette offre s’en ira direc’ aux Dragons, commandez avant le 12 septembre. Écrivez-moi votre quantité/taille/adresse d’envoi à : cristina.moscini@gmail.com. Merci !


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