top of page

Comment conserver sa sobriété, après les premiers mois

  • Photo du rédacteur: Cristina Moscini
    Cristina Moscini
  • il y a 11 heures
  • 6 min de lecture

 

 Souvent, quand on parle rétablissement on ne parle que des côtés positifs. De la motivation qui s’y trouve, derrière toutes les améliorations portées à notre vie une fois qu’on arrête de consommer de l’alcool pis de la drogue à outrance.

 

On parle des effets positifs, parce qu’il n’y a pas de regrets ou d’effets négatifs réels une fois qu’on s’est donnée cette chance de se relever pis marcher drette.

 

Mais ça ne veut pas dire que c’est facile à chaque nouveau 24 heures qu’on rencontre.

 

Même que, c’est après quelques mois que parfois sur les forums on voit des questions apparaître, par rapport à quoi faire quand la motivation première baisse, quand le pinkcloud passe.

 

Par exemple, les trois ou quatre premiers mois sans s’altérer la vie avec les substances, on voit une réparation inévitable s’opérer sur notre mental, moral et physique. Peu importe la forme qu’on avait au départ, elle s’améliore. La santé est mieux, le sommeil, la clarté, la vigueur, la volonté.

 

Et une fois qu’on a cette spring dans la step, on y mord davantage, à chasser la honte des lendemains encore plus loin de nous. À découvrir un sentiment étrange qui s’apparente à de la fierté. De se régler le cas, bobo par bobo. Laver les planchers de notre existence, flaque de vomi par flaque de vomi.

 

Mais ces questions sur la motivation au bord de la halte arrivent une fois qu’on se serait peut-être habitués à notre nouvelle vie. À peine quand on aura pogné le rythme d’un quotidien comme sain.

 

« Est-ce qu’y en a ici qui sont retentés de boire après 5 ou 6 mois ? Un an ? »

 

« J’ai prouvé que j’étais capable d’arrêter, est-ce que ça serait si fou de recommencer ? »

 

Bon, chu pas la mére à personne, chacun est libre d’action dans un monde sans loi ni justice sincère. Alors il en revient à chaque personne dépendante de devenir son propre juge. Après tout, peut-être qu’il existe des gens ayant trouvé la formule secrète d’être une personne dépendante et de consommer « modérément ».

 

Mon avis personnel, est que ce serait de la folie pure. Genre cave de chez cave.


Si on en est à un certain point dans le rétablissement, et qu’on songe recommencer, il serait bon de se poser quelques questions avant :

 

  1. Qu’est-ce qui a provoqué cette réflexion ?

 

Notre cerveau est moins ingénieux qu’on pense. Parfois il nous arrive de croire qu’une pensée est venue de nulle part, qu’un action est produite sans préméditation, alors que son design a été orchestré par des choses vécues, perçues mais pas nommées et enregistrées convenablement par la masse crânienne.

 

Faire des short cuts au lieu de régler le problème. Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? C’est ça, vous avant. Vous, avec un casque de bière, un toton ou une gosse sortie, après manquer de l’ouvrage, ben soûle à l’épicerie. Vous aviez commencé à boire ce coup-là car vous étiez comme triste de voir vos amis évoluer vers des vies professionnelles stimulantes alors que vous aviez eu la subite émotion passagère que votre vie stagnait. Qu’est-ce vous avez fait ? Vous vous êtes mis à boire immédiatement, pour prouver raison à vos peurs les plus profondes. Cauchemar.

 

Mais là, vous n’êtes plus cette estie ou ce crisse-là. Vous avez pris la bonne décision de vous sauver la vie. Est-ce que de recommencer à boire vous rapprochera de vos buts, ou vous en éloignera à nouveau ?

 

Pour pas vous faire jouer des tours par votre tête, questionnez l’origine de cette pensée de vouloir casser votre progrès de vie sans boisson. Avec une lampe vacillante au-dessus de vous dans un bureau de flics, crissez-vous des coups de bottin téléphonique en travers la tronche si vous ne vous répondez pas assez honnêtement.

 

 

  1. Est-ce que je suis accro à être misérable et que je digère mal le succès ?

 

Après quelques mois à jeun, il est impossible de nier comment la vie soudain est plus simple. Plus claire. C’est un des avantages qu’on ne parle pas assez précisément, comment toutes les sphères de notre vie qu’on ne croyait pas reliées à l’alcool, se retrouvent à être juste plus simplesune fois sans.

 

Quand on nous pose la question « Comment ça va ? », désormais on est capable de dire « Bien » sans mentir. C’est nouveau.

 

Les victoires, sans poison, s’accumuleront malgré et grâce à nous. Chaque nuit qu’on s’endort démaquillée, sans vomir, sans avoir perdu notre cell, portefeuille, dignité, sans avoir flambé autant d’argent dans des verres qui seront bus et pissés, puis chaque matin qu’on s’éveille, sans mal de mer ni mal d’âme, c’est un esti de beau cadeau.

 

Mais des fois, il semblait plus confortable d’être derrière la course, à la fin de la parade de la vie. Quand on n’essaie pas, y a jamais de nouveaux obstacles. Quand on se choisit un nouveau chemin, c’est certain qu’il y a des nouveaux défis qui se pointent; on est après taper la trail sauvage de notre nouveau parcours. Y a de la petite branchaille et des routes sans asphalte, et c’est normal. Rien qui est au-dessus de nos forces ou qui serait réellement plus simple une fois paquetée.

 

Alors de vouloir appuyer sur le bouton d’urgence une fois que les nouveaux défis arrivent, ça ne ferait que nous ramener au commencement. C’est bon signe quand les nouveaux défis arrivent, on se taille notre place sur mesure dans un monde épouvantable, mais une place qui nous fera sentir mieux et qui sera respirable sans avoir à avaler des quarante onces.

 

 

  1. Est-ce que « j’ai peur de devenir plate » ou j’ai peur d’être authentique ?

 

« Ah, c’est sûr, sortir veiller, les partys, fourrer, c’est pas pareil que quand je consommais ! » J’espère, maudit câlisse. La vie n’est pas un perpétuel Bal en blanc à Varennes en 2002, et je m’exclame ici le plus poliment possible : il faut décrocher, tabarnaque.

 

L’alcool, les drogues, engourdissent momentanément la gêne, les émotions, les sensations. Avec le recul, il semble complètement cinglé de devoir se buzzer pour vivre les choses les plus populaires chez les humains que nous sommes, soit danser, socialiser, s’emboufter.

 

Mais à jeun, on est confronté à découvrir notre vraie personnalité. Souvent plus en retenue, moins bavarde, moins flirty, que le personnage qui existe sur nos photos de célébrations passées.

 

C’est pas une mauvaise chose. C’est juste naturel de suivre notre rythme, de se coucher plus tôt si on le feele. N’ayez crainte de perdre vos chummys de brosse, des amis, des comme vous il en pleut des chiées à gauche à drette en haut en bas. Vous n’êtes pas rare ! Nous ne sommes pas uniques et seuls au monde. La preuve, les communautés sobres se multiplient, juste dans Facebook : Soberlab, le Sober Club, Communauté sober et sober curious du Québec, Wassobre, etc..

 

La vie sociale doit être expérimentée avec plaisir et sans se forcer. « Ah, après quek bouteilles de vin, sont tolérables ma famille, le monde de la job, la gang de l’école… » estpeut-être le signal de prendre vos distances et découvrir ce qui vous plait vraiment comme ambiance avant de trouver votre prochaine meute.

 

 

  1. Est-ce que je m’ennuie et je veux me foutre la marde dans la vie ?

 

Progrès de sobriété rime avec avoir incroyablement plus de temps pour soi. En alcoolique, les heures investies ne se vivent pas qu’au bar. C’est tous les lendemains de veille à cuver où on n’est pas opérable, toutes les sorties, puis les états léthargiques qui suivent qui se libèrent de notre agenda.

 

Sans ça, on a beaucoup plus de temps pour nous, et ça peut être effrayant. Tout ce temps, pour soi.

 

« Je pourrais recommencer à boire un peu », revient comme une pensée intrusive, pareil à quand on marche sur un viaduc en se disant « Je pourrais me crisser en bas right now lol ». D’une absurdité démonique. D’une farfaderie coquine. Wô, là. On se slaque le sabotage.

 

Ce n’est pas parce qu’on « peut » qu’on doit.

 

 

Ça va passer…

 

Si vous passez par ce bout crunchy-là, de rétablissement, sachez que c’est passager et qu’il n’est pas souhaitable d’y succomber. Gardez l’œil sur votre progrès, vos beaux objectifs et belles découvertes à venir encore. C’est un cadeau qui n’en finit plus de donner. Même après 5 ans dans mon petit crisse de cas.

 

Mon livre

 

Mon livre S’aimer ben paquetée est disponible en librairie et en ligne, format numérique et papier.


 

 

Post: Blog2_Post

Subscribe Form

Thanks for submitting!

©2020 par Rédaction originale en tout genre. 

  • Facebook
  • Instagram
bottom of page