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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

Courrier du foie: le reboot

Dernière mise à jour : 9 févr.

La mode est aux franchises ramenées à la vie en streaming avec des reboots, aux remakes avec Rambo XIV, mais pas -hélas- de prequel de Louis XIX. Le réchauffé, repensé et repassé étant ultra-tendance, même la sobriété n'y échappe pas ! C'est pourquoi je ressors mon Courrier du foie : Des réelles questions posées par vous lecteuses et lecteureux de cet humble blogue, à la différence, par contre, d'y répondre avec maintenant presque quatre années d'abstinence de substances. Si la sagesse et l'expertise se comptent en années, c'est donc une augmentation de bons conseils donnés ici, et c'est parti mon (daïquiri)kiki ! 💌


Plus vite on fera le deuil qu'on ne peut plaire à tout le monde, le plus tôt s'amorcera notre guérison. En restant ferme, en utilisant peu de mots, les autres finiront par se faire à l'idée. Vous n'avez pas à vous justifier. Économisez votre nombre de mots et pasez au prochain sujet. Si on continue à vous achaler, songez à changer de gang.


Investir dans des abonnements de streaming, abonnements au gym. Commencer à se voir soi-même comme un investissement. Du bon manger, des bonnes vitamines, de la santé. Au début ça nous paraît exorbitant mais c'est peu comparé à ce qu'on dépensait en consommation, en bouteilles et drogues et taxis et journées de job manquées, dû à la consommation. On commence à pouvoir s'acheter des choses qui restent et des choses qui sont bonnes pour nous. C'est un changement, une adaptation. Vous allez devoir passer du temps avec vous-même, arrangez-vous pour être à votre goût.


Créez-vous dès maintenant une autre petite voix raisonnable pour fermer la gueule à celle démoniaque. Pourquoi notre saboteur aurait le monopole de nos pensées, han ? La pluralité des marchés, ça commence par augmenter la population dans notre bocal d'en-haut. Non, c'est pas fou : "Enweye juste un verre..." et de répondre "Non, Gédéon, on est une clean girlie maintenant, shotdefokop!!!!1" (Dans ce genre-là, mais pas obligé.)


Après deux mois, c'est comme plus facile car on ne peut que constater les avantages sur notre physique, mental, portefeuille, moral, alouette. Mais pour Jour 0 à Jour 60, je dirais de journaliser chaque soir avant de se coucher comment ça a été. Noter tout, être honnête. Rejoindre des communautés en ligne, en parler, aller à des meetings NA/AA.


Moi j'ai réussi sans. Par chance, il existe de plus en plus de communautés de sobriété qui ne font pas partie des Anonymes, si pour une raison ou une autre ce n'est pas notre tasse de thé. Un rapide Google, ou sur Facebook vous permettra de trouver chaussobre à votre pied. Des livres* aussi, de plus en plus parlent de sobriété et permettent de se sentir moins seul.e, de trouver de la motivation ou inspiration.


*Une capture d'écran ici, de la page Sobre et Branchée, une communauté de sobriété en ligne, qui a déjà rassemblé quelques lectures :


La réponse courte, c'est qu'y faut pas capoter avec ça. Je rêve encore parfois que chu en retard à l'école même si j'y va pu depuis quinze ans. La réponse moyenne est que c'est le cerveau qui peut se dé-loader de mémoires psychiques, de tourments, de fichiers inutiles. La réponse longue s'aventure dans le métaphysique et onirique - je promets de faire un billet arjienque là-dessus, mais pour revenir à la réponse courte : si vous rêvez une fois devenu.e sobre que vous êtes en train de boire ou que vous avez bu, faut pas capoter avec ça. Continuez votre beau progrès dans le monde des réveillés.


C'est réellement un deuil. C'est une partie pas toujours évidente à expliquer pour ceusses n'ayant jamais expériencé la dépendance. Et faut pas se sentir coupable d'en parler too much, d'être même triste, bizarrement. Moi j'ai vraiment trouvé mon salut à travers l'écriture où j'ai pu vivre mon break up de la boisson dans une tempête verbeuse de près de quatre ans qui a donné naissance à ce blogue, les cent quarante quek' textes dessus, un livre, et un monologue au théâtre. J'en avais gros sul' coeur. Mais si l'écriture c'est pas votre dada, j'encourage quand même la poursuite d'un domaine artistique ou d'un nouveau hobby. Un sport, une discipline, un cours, un apprentissage. De quoi de différent pour le cerveau qui changera le mal de place et vous occupera les mains idéalement.


Le pink cloud ou le nuage rose est un terme de sobriété pour décrire quand on arrive à cette période (entre 3 et 6 mois, approximativement, ça peut varier), où on constate les bienfaits de la vie à jeun. On a plus d'énergie, on est en meilleure santé, on a déjà une coupeule de problèmes de moins et il peut arriver de vouloir brûler nos ailes un peu. Notre nature dépendante peut vouloir tout trop vite et trop abruptement. Il est important de rester dans un mode de précaution, même quand ça va bien. Par exemple, éviter de se lancer dans des défis irresponsables ou céder à la désillusion. C'est poche parce que, en même temps, on veut améliorer notre sort, sortir de notre zone de confort et on peut, sincèrement, faire beaucoup plus de choses. Alors de trouver où est cette limite entre "bravo pour ton courage", et "câlice t'es viré.e sul' top" est un défi en soi.


Je possède pas de réponse one size fits all pour cela, je dirais de journaliser nos actions chaque jour, se tenir un budget, se parler avec les yeux de la tête et non pas les yeux de la panse, du coeur, du foie, du cul, de la ploune, de l'intestin grêle, bref, ne succombez pas à la déraison des idées de grandeur pouvant mettre votre santé, votre sobriété, votre vie en danger. C'est naturel de vouloir aller trop vite. Donc, créer des habitudes journalières. Que ce soit écrire dans un journal sur votre téléphone ou sur papier, ou faire une marche à tous les jours (les anciens alcooliques on trippe là-dessus, les marches), trouver une pratique de méditation au lever ou au coucher que vous trouvez pas trop quétaine ou téteuse (c'est pas téteux, en passant, essayer de se trouver la fréquence intérieure, vous allez gagner du temps plus vite vous vous découvrirez mieux). (Ok, ça sonne namasplaining, mais juste, tsé, allez-vous assire dix, quinze menutes d'in parc, tranquille, pis refaite ça tous les jours, ça marche.)




OUIIIIIIIIIIIII!!!!🥳😝😍🤩 Oui mets-en qu'on devient plate, et c'est merveilleux. Par plate, j'entends qu'on ne sera pas "pareil" comme avant. On ne dira plus "oui" aux plans foireux, on n'acceptera plus de se faire bousculer nos limites, on deviendra tranquillement capable, même de dire ce mot étranger qui permet de nous protéger de nous-mêmes, ce mot, qu'on n'a jamais prononcé dans un bar ou devant un sac transparent ben plein, ce mot, qui fera certes de vous quelqu'un de moins populaire dans vos habituelles tanières, mais un mot qui vous redirigera, vers, ultimement, ce que dans la vie, vous désirez vraiment. Ce mot-là, c'est "non". Apprenez à le dire tout haut. Ça marche. Vous allez être en joie d'être "plate".


 

De passage à Drummondville, Lachine, St-Camille, Shawinigan et Terrebonne, ce monologue parlant d'alcoolisme et sobriété sera ensuite en reprise à Québec du 4 au 15 mars.


Et mon livre est disponible en librairie et en ligne sur leslibraires.ca



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