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Entre Bonnie et Marina...

  • Photo du rédacteur: Cristina Moscini
    Cristina Moscini
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

 

Gros printemps pour les femmes dans l’espace public. Dans mon dernier article, j’abordais la couverture dévoilée de l’album à venir de Sabrina Carpenter qui continue d’alimenter les débats pour ou contre la sexualité explicite versus la satire, la misogynie versus le féminisme.

 

Cette semaine aussi, la créatrice de contenu pour adultes Bonnie Blue, qui s’est fait connaître mondialement pour avoir été pénétrée à ce qu'on rapporte par 1057 hommes en moins de 24 heures se serait faite bannir d’OnlyFans à l’annonce de son prochain projet, le Petting Zoo.

 

La créatrice Bonnie Blue
La créatrice Bonnie Blue

Dans une boîte de verre, elle permettrait à 2000 personnes, ouvert à tout public intéressé, à la visiter et faire tout ce qu’ils veulent alors qu’elle s’y trouve ligotée et bâillonnée.

 

L’intrigant défi humain a fait écho jusqu’à un événement de 1974, où la fameuse artiste serbe Marina Abramovic avait performé Rhythm 0.

 

Une performance dont vous êtes le héros… et vilain

 

Abramovic tenait vedette de sa propre installation.

Marina Abromovic en 1974.
Marina Abromovic en 1974.

« Il y a 72 objets sur cette table qui peuvent être utilisés sur moi comme désiré. Performance. Je suis l’objet. Durant cette période de temps, je prends toute responsabilité. » (traduction libre)

 

Pendant six heures, l’artiste s’est tenue debout simplement dans la pièce. Au début, on y a témoigné des actes de gentillesse. Une rose qu’on lui offre, un baiser, sur la joue. Mais après deux heures, ça s’est mis à shiré sur un moyen temps.

 

À la troisième heure, on rapporte que tous les morceaux de vêtements qu’elle portait ont été déchirés de son corps, on l’a coupé au cou pour qu’un spectateur puisse boire son sang, elle a été pognassée, on l'a menacée d’un fusil qu'on lui a fait tenir sur elle.

 

Après les six heures, le plus profond souvenir de Marina est l’expression à la fois horrifiée et honteuse des gens qui avaient abusé d’elle, alors qu’elle s’est remise à bouger pour sortir de la pièce, ensanglantée et larmes aux yeux.

À ce jour, Rhythm 0 est considérée comme une œuvre d’art sans conteste. Douloureux miroir de société avec le génie d’y montrer en temps réel la profondeur de la dépravation humaine de certains membres de l’espèce, une fois qu’on enlève l’idée de règlements.

 

En 2025, Bonnie Blue sonne des cloches problématiques autour de notre discours pas tout à fait réglé encore du sexe libre.

 

« I am woman, hear me fuck »

 

La troisième vague du féminisme n’arrive toujours pas à se brancher au carrefour du travail du sexe dans un système patriarcal. « Sex work is work, mais under patriarchy are we really free ? » est pas mal le discours ambiant même chez les plus progressistes. Moi j’irais avec mon grain de sel, que non seulement sex work is work, mais under capitalism, scanner des articles à la caisse de 9 à 5 ou faire jouir des niaiseux à temps partiel, à chacune son choix de ce qui la répugne le moins de faire.

 

On se rappellera qu’il y a quelques années à peine, alors que la pandémie faisait rage, le site OnlyFans a explosé permettant à plusieurs créatrices de vivre de leurs propres revenus en ligne, que pour se voir menacées alors par des groupes religieux comme Exodus Cry, assez big aux USA, de faire fermer le site.

 

En 2025, les créatrices comme Bonnie enchaînent les « stunts » pour rester au top, s’attirer le plus de vues, et ainsi le plus de revenus.

 

La lettre #écarlate

 

L’affaire, c’est qu’on pointe du doigt une (1) femme, Bonnie, et pas les mille (1000) hommes et plus qui l’ont fourrée. « Mille queues » était même titré un article montrant le visage stoïque de la créatrice blonde. Et ces hommes participant à cette enfilade record ? Tous cagoulés en plus, les estis de peureux. De pas vouloir se faire reconnaître. Balls deep dans une inconnue qui veut du fame, mais nenon, ça veut protéger leur anonymat. Entécas.

 

Si le passé est garant de l’avenir, on peut se rappeler ce que Marina a déclaré, des décennies plus tard après sa célèbre et bouleversante performance de 1974 :

 

« Dans tes performances tu peux aller très loin, mais si tu laisses la décision au public, tu peux être tuée. » 

 

Une tiktokeuse résume le sujet.

Que ce soit une chute morale ou de supporteurs, un #cancel, l’avenir pour les femmes qui comme Bonnie laissent peut-être une trop grande place aux coureurs, est parsemé de dangers certes, mais il serait fou d’exiger que ce soit des mêmes femmes qu’on demande comment maintenant rendre imputables ceux qui les consomment.

 

Dans le réel, je ne peux souhaiter qu’on rende l’accès à soi comme un privilège. Et si le soi ne part pas du corps, une partie de notre esprit, quelque chose, dans le noyau de nous, qui pourra continuer d’être immuable dans les tempêtes des temps qui changent.

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