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  • Photo du rédacteurCristina Moscini

My 600 bières life



En regardant la série My 600lb life diffusée sur TLC, on suit les méandres parfois heureux, parfois malheureux, des personnes devenues obèses aux prises avec une addiction sévère à la nourriture.


Invalides, immobiles, les jambes criblées de lymphoedèmes, à un cheveu de la mort, les émissions suivent un patient à la fois, à la façon d'un documentaire choc. Du lever au coucher, on les suit dès le réveil, et toujours le même message revient quand ils racontent leur parcours.

Au réveil : La honte, la fatigue, l'irritabilité, le désespoir. Et pas encore sortis du lit. Ce qui compte, c'est d'en venir au plus vite à la première bouchée...

Familier ? Si vous avez vécu la dépendance, peu importe la substance, c'est le quotidien de la vie quand la substance a pris le dessus.


En passant d'un épisode à l'autre, j'ai été graduellement fascinée des échos identiques à cet alcoolisme que j'ai bataillé pendant des années. L'impatience quand on est "en sevrage", le calme qui revient quand on a eu notre dose, notre drink, puis déjà la peur d'en manquer. Rincer, répéter. Je continue d'apprendre aussi qu'en même temps, véritablement, de se détruire avec une substance cachera de quoi de plus enfoui.


Abus, négligence, santé mentale fragilisée, ce sont là des facteurs pas seulement communs mais presque inévitables quand on va aux racines de l'histoire d'une personne dépendante.


L'émission a ça de bon aussi de montrer à quel point c'est un processus non-linéaire que de s'enligner vers la guérison de soi-même. Affronter la peur, faire mourir l'égo, plusieurs fois.


Deux, trois autres aspects aussi qui m'ont frappé de ressemblance, de la dépendance à la nourriture à celle de la boisson & drogue.


Le manque d'honnêteté


Envers soi, envers les autres quand notre consommation est questionnée. "Ah, c'est pas tant que ça, c'est juste un peu vraiment. Le monde capote pour rien!" Mais pourtant, quand l'obscurité et la solitude reviennent au fond d'une chambre frette et morne, la réalité nous mord le mou de l'âme : on est en train de se tuer, et on n'essaie même pas de freiner l'impact.


Les enablers


Difficile de trouver sa "conso" en étant dépendant qui est alité, et ainsi dans My 600lb life, les participants ont presque toujours un.e partenaire de vie, des parents, des enfants, qui sont déchirés entre la peur de perdre cette personne qui leur est chère en continuant de leur amener des barils de poulet et des trays de brownies, mais ils ont peur de recevoir des foudres s'ils leur tiennent tête et les rendent imputables à leur comportement et consommation inquiétante et dangereuse. Un dilemme parfois né de bon coeur, mais parfois aussi malicieux, quand à certaines instances au fil des saisons (l'émission continue depuis 2012), le reste de l'entourage est également composé de personnes dépendantes et tenteront de les faire dévier pour garder compagnie ou même garder contrôle de leur sort dans cette consommation sans limite. "Pourquoi toi tu sortirais de l'enfer alors que j'y suis encore pris?"...


Les victoires légères


Une constante des cas de réussite dans My 600lb life est ceusses qui admettent le plus tôt possible leur problème, et qui se mettent à changer, pour vrai, avec pu de menteries. Le progrès devient plus clair, plus stable. Moins cahoteux et bosselé de cachettes et omissions de la réalité.

J'ai pour mon dire que si j'avais eu un Dr. Now (le fameux docteur qui fait les opérations bariatriques et suit le progrès des patients) qui existait pour suivre mon problème de boisson quand je buvais comme un trou en radotant que "Ben voyons ezti y doit ben être midi quekpart?", j'aurais peut-être pris ce chemin de rétablissement plus de bonne heure. Ou peut-être pas ! Plus sérieusement, c'est difficile de prévoir quand et à quel moment sera notre cut off, notre point de rupture personnel. Et c'est là le déclic : c'est quand on arrêtera pour soi, qu'on arrêtera pour de bon.


Il faut de nous-même décider que ce sera notre dernier brownie, notre dernière bière, notre dernier buvard (on n'est pu en 2001, faudrait je nomme des drogues plus récentes mais bon, v'comprenez).


Le résultat risque d'être plus durable, et certainement gratifiant.



 

Plusieurs articles sur mon blogue parlent de l'alcoolisme et du rétablissement. Dans l'onglet Boisson, une centaine de textes vous y attendent !

Mon livre S'aimer ben paquetée, expose mon cheminement personnel de Moslon Dry à petits Perriers & kombuchas ! Disponible en librairie et en commande en ligne.



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