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Photo du rédacteurCristina Moscini

Sobre, et j’ai le goût de me torcher

Dernière mise à jour : 23 mai


On a beau être sobre depuis plusieurs mois, dans mon cas 35 mois, je ne peux admettre que l’envie de « boire » disparaisse totalement. Elle disparaît à 99.98%, comme dans les annonces de sprays désinfectants.


Qu’est-ce qui se passe dans le 0.02% ?


J’ai déjà fait un peu le tour dans de précédents textes sur ce blogue (si vous êtes nouveau, bienvenue-bonjour, ils sont tous dans l’onglet Boisson), mais malgré les lumineux conseils que je prêche, je crois ne pas avoir encore mis le doigt sur le bobo assez, rentré dans la gale et décrotté la plaie comme il se doit, car encore, malgré tout mon prosélytisme de blogueuse en rétablissement, je suis prise parfois de ces pensées destructrices.


Tu es sobre et tu penses à boire, mais as-tu :

- Examiné tes émotions

- Écrit ça dans un journal

- Sorti dehors prendre l’air

- Fait de l’exercice pour changer tes idées

- Consulté un ami, un expert, un comparse ou groupe de sobriété

- Bu un bon verre d’eau

- Mangé une câlice de pomme ?


Des fois, ça gosse d’être devenue Ned Flanders.



Ma façon de régler des problèmes a diamétralement changé depuis avant mon Jour 1. En fait, en alcoolique pratiquante, je ne les réglais pas, les problèmes. À la place, je me mettais à boire dès que je sentais une tempête de marde arriver, et quand la marde arrivait, j’étais jamais en état de me trouver des solutions, et souvent, des tourments qui auraient pu être manœuvrés autrement se sont trouvés gangrénés par mon inaction, ma peur, mon ivresse, mon évitement*. (*Merci à l’ordre des psycholoyes du Québec.)

De la puberté à l’âge adulte, je me suis conditionnée à courir aux goulots chaque fois que ça allait pas, puis du jour au lendemain dans ma trentaine, j’ai arrêté de faire ça.

C’est clair que notre cerveau fait de son mieux pour s’adapter à notre nouvelle réalité, et c’est clair que ma vie est 150x meilleure maintenant sobre, car je continue de ramer vents & mardées, vers un oasis de vie que je souhaite tranquille, avec peu ou pas de marde. Mais reste que, notre cerveau peut demeurer tenté de choisir la trail tappée par des années d’usage et de consommation, son asphalte quoique bossée, trouée, nous apparaît familière, alors qu’emprunter ce nouveau chemin qu’on s’est imposé, avec pourtant une meilleure destination, nous apparaît inconfortable donc plus dur, même si ce n'est que par moments.


Alors qu’il fait tempête aujourd’hui, j’ai dans mes souvenirs Snapchat d’il y a six ans, une brosse à la Black Label commencée de bonne heure, avec un filtre de chevreuil.


Comme un daim.


C’est exactement ça, quand je voyais les problèmes arriver, non seulement je restais dans la ligne des phares, mais je m’en décapsulais 3, 4, 12, 1000, avant de me faire rouler dessus et éclater dans le pare-brise d'une réalité souvent un peu trop crue.


La différence, et ce dont on devrait se rappeler, chaque fois qu’on est tenté d’y retourner, la différence en restant sobre quand on voit les phares arriver, c’est qu’on a la faculté de se tasser.


Bonne tempête !

Soûlez-vous pas.

La bière c’est twit.

Le jus de pomme c’est cool.


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