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Photo du rédacteurCristina Moscini

Quoi faire avec l’anxiété en sobriété ?

Dernière mise à jour : 7 janv. 2023


Vous avez arrêté de boire !

Votre vie s’est améliorée sans bon sens !

Votre santé physique, vos finances, et même vos relations vont mieux !

Vous avez réglé des problèmes que vous croyiez pas réglables de toute votre vie !

Et vous avez fait face aux démons qui vous rongeaient l’âme depuis longtemps !

Alors pourquoi vous sentez-vous mal maintenant ?


À la question « Est-ce que la sobriété règle tout ? » Je me suis fait aller le sourire de dents grises dans tous les podcasts de la Terre et tous les billets de ce blogue - presque, en répondant que « Oui, switcher de la Molson au Kombucha, c’est de la magie pure. Tout va se régler au pays des lutins sur l’avenue des suçons ! Hihihihi ! » (sic)


Mais quoi faire si on a le moral bas, quand pourtant tout va, et qu’on avait habitude, dans pareils moments, d’en virer une crisse ?

C’est délicat.


Les dépendants ont ces pulsions de mort ou de destruction qui peuvent les pousser vers les substances, oh ! accès facile et expédients favoris ! quand la vie devient trop poreuse un peu.


Cette fameuse « petite voix evil », certains la nomment, pour aider à s’en dissocier, et je trouve que c’est une première bonne idée...


1) Accueillir l’émotion ou l’état anxieux.

C’est pas plaisant, je vous en passe un papier. Ça arrive ou ça se déclenche par à peu près n’importe quoi, du trauma le plus décâlissant au tourment le plus moindre (on n’a pas de contrôle sur combien les choses vont nous affecter, mais on a le contrôle sur comment réagir pis gnagna-gna pata-pouet), et puis ce qui est dommageable est de ressentir cette passation d’état de « correct » à « ça feele pu, ça a jamais feelé finalement, j’ai jamais demandé à venir au monde, wtf, arrêtez la planète de tourner que je débarquasse » ! Renier ce capotage interne serait l’équivalent de colmater une hémorragie avec un plaster qui ne colle pu. Donc, reconnaître en temps réel ce bouleversement qui nous happe, va, au final, nous sauver du temps, et nous épargner de la formation de cortisol dans le corps plus tard.


2) Analyser ce qui se passe.

Je vais vous sauver le 120$ le 50 minutes que ça m’a coûté en consultation psychologieuse : Quand on subit un changement d’émotion vers une émotion qui nous rend mal à l’aise, inconfortable, il nous faut étudier, sensoriellement, comment on le sent. Est-ce une boule dans la gorge, l’estomac ? Est-ce des palpitations, des picotements dans les doigts, les jambes ? Y a pas de mauvaises réponses ou de réponses niaiseuses. Vraiment, étudiez-vous comme un char emprunté qui est pas retournable si abîmé. Vous vous en remercierez par après.


3) Chercher l’origine.

Y a toujours un déclencheur. Faites-vous Columbo ou Jessica Fletcher, et enquêtez sur l’origine de votre tourment nouveau. Est-ce relié au travail, à la famille, aux amis, au partenaire, au chat, au chien ? Et s’autoriser aux possibles conclusions. Exemple : Ne pas se gaslighter soi-même en disant « Ben non, impossible que je sois stressé.e à cause de telle petite affaire ! » Le corps est pas mal plus bat qu’on pense, des fois, même si au niveau de la « logique », tout baigne, notre corps nous envoie des signaux que finalement, toute baigne pas tant que ça. Écoutez-vous. L’intuition c’est la cousine cool et précoce de l’anxiété; raison de plus pour la suivre en premier.


4) Se réguler en journalant, même quand ça va bien.

À titre préventif et de maintien de bonne hygiène de vie (y a trois ans, je me serais auto-punché dans la gueule d’avoir écrit pareille phrase), prenez l’habitude d’écrire un peu tous les jours comment votre journée s’est passée, qu’est-ce que vous avez fait, si ça c’est passé comme vous vouliez et c’est quoi vos plans pour demain, pas dans cinq ans, juste demain. Je conseille de faire ça en fin de journée, une fois que votre horaire est accompli pour la journée, y a plusieurs applications gratuites désignées pour ça, comme @I Am Sober.


5) Rejoindre des communautés où vous pouvez connecter avec du monde qui vivent les mêmes affaires.

J’en ai parlé souvent, y a @Wassobre, mais y en a des dizaines, des communautés de sobriété en ligne, qui se multiplient tant l’arrêtage de consommer prend du galon en cette société post-pandémique, choisissez dans le tas ! Sur @I Am Sober également, vous pouvez interagir avec d’autres nouveaux sobres qui ont arrêté aux mêmes dates que vous, et suivre les progrès des autres, ça aide. Sinon, sur le site NAquebec, ça dit où sont les meetings proches de vous, partout en province. En gros, en ligne ou en personne, parlez-en !


6) Flagellez-vous pas trop.

C’est normal de ressentir de l’anxiété. La planète est en feu, les nouveau-nés tirent du gun, bailler donne le cancer, les oiseaux sont des animatronics plantés par le gouvernement, la laitue iceberg est rendue à soixante-sept piasses, je veux dire, chaque jour amène son lot d’histoires anxiogènes, faudrait être drogué en crisse pour ne pas capoter, ne serait-ce qu’un peu.


Alors, si vous avez le moral bas, même si vous avez pris toutes les bonnes décisions pour vous depuis un moment, si vous êtes encore stressé, même si vous buvez du ti-matcha après votre tite-marche matinale, au lieu d’écraser de la pinotte avec votre carte de crédit loadée, dites-vous que cet état est quand même une amélioration de celui de la consommation.


Et si la bonne humeur et la sérénité n’arrivent pas aussi vite qu’un shipping Amazon Express overnight, dites-vous que c’est un bonheur qui se travaille. Et qu’en répétant ces étapes, cette anxiété reviendra, certes, mais moins fort, et moins souvent.


Bonne chance !

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