J’ai posé la question en story sur mon Instagram et ma page Facebook à savoir si l’alcoolisme est génétique ou si ça s’acquiert. Autrement dit, est-on alcoolique de naissance ou on le devient ?
Des réponses très partagées, pas loin du 50/50, mais surtout, des gens qui ont renchérit en disant plutôt que c’est les deux. Et même un abonné qui m’a enjoint à googler le terme épigénétique, soit l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes.
Je pense ainsi que la dépendance, ou l’alcoolisme, est un heureux mélange – shaké pas brassé – de bagage génétique et d’environnement. Le but est pas ici d’en trouver l’ultime racine; vous trouverez des réponses bien plus scientifiques en googlant sciemment sur le sujet. Mon intérêt se porte sur la conception que nous, en tant qu’individu dépendant ou non, qui consomme ou non, en contact avec des dépendants ou pas, on a de cette origine possible de la dépendance.
Et qu’est-ce que ça peut influencer sur notre propre comportement ?
Si l’alcoolisme est uniquement une tare ou une maladie génétiquement gagnée comme une loterie maudite, c’est une fatalité démoralisante. Un nuage gris qui nous guetterait en grandissant. On verrait alors notre père ou notre mère avec de la Black Label vomie sur leur chemise de chez Sears en se disant que c’est ça qui nous attend. Aussi vrai que les taches de rousseur, les oreilles décollées, la calvitie, l’embonpoint, la mauvaise digestion. Poche en crisse. Mais si on grandit avec des parents biologiques alcooliques, l’alcoolisme deviendrait forcément, également, acquis en plus d’être « inné ». Car quelqu’un avec la dépendance qui t’élève pourra certainement t’influencer ou t’exposer à la consommation, faque l’autre catégorie viendrait se tresser à la première...
Si l’alcoolisme est uniquement dû à l’environnement ou à nos habitudes choisies et développées, c’est dire que toutes les personnes sur le party partiraient sur un pied d’égalité, et que l’alcoolisme arrive comme un prix accessible après tant de coups à donner, après tant de bullseye de fléchettes lancées, de pistolets à eau dans la gueule des clowns de kermesse au lustre émaillé. Comme si chaque personne avait le même seuil de tolérance ou d'absorption, et que la condition de dépendant ne startera qu'après la 47e ligne, pilule, ou le 321e cognac. Viser le dépassement médical du 5 verres de vin par semaine autorisé par le Docteur Beaujolais...
Ce serait dire aussi que si t'es élevé dans la boucane, tu vas devenir fumeur, si t'es élevé dans les bouteilles, tu vas devenir buveur. Exposé donc enseigné, genre. Des facteurs incidents, certes. Mais fatalités échappables, je souhaite.
Je pense que l’on pense (ça fait beaucoup de pensage !) aux sources de l’alcoolisme en reflet de notre propre parcours, ou de celui des ceusses qu’on a cotoyé, de ce qu’on a constaté de notre vécu, de l’ensemble de nos connaissances et recherches (si l'en est) sur le sujet. Aucun chemin n’a tort. Un peu tout le monde a raison.
Toutenkhâmoé, tous les chemins mènent au Rhum. (citation égyptienne)
C’t’à dire que je vois personnellement la dépendance comme un esti de pas fiable qui va trouver le moyen de squatter chez vous, dans ton âme comme dans ton modeste 2 ½, et sans même t’en rendre compte, ce que tu croyais exceptionnel ou temporaire, un jour, cet esti-là - la dépendance - est rendu qu'il vit sur ton divan, chie dans l’évier et te demande c’est quoi tu vas lui faire pour souper. En ce sens :
La dépendance est un vendeur de chars usagés, avec trois dents dans 'gueule qui trouve le moyen que ce soit toi qui paye pour le sucer.
Et aussi, même si je le crois, j’aime me faire accroire quand même, que je ne crois pas que l’alcoolisme soit tout à fait génétique. Si le karma nous place à de drôles d’endroits en héritage, il en revient à nous de ne pas répéter les mêmes erreurs ancestrales, de débrousser ce chemin voué à des avenues qu'on connaît de malheur, et de se dire et se convaincre que notre histoire à nous, elle n’est pas encore écrite. Même si toutes les branches pendantes de notre arbre généalogique dépassent le .08.