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Photo du rédacteurCristina Moscini

La rechute, quand on y pense

Dernière mise à jour : 23 mai


Ça y est, ça va enfin bien, vous buvez pu, vous consommez pu, vous prenez enfin ces décisions bonnes pour vous. Pis là, paf ! Ces pensées intrusives, ces fantasmes-cauchemars de rechute qui viennent rôder dans l’inconscient. Ils rentrent par nos rêves, parfois, pour nous laisser avec un étrange sentiment de culpabilité onirique, ou ils nous prennent en plein réveil, avec des flashs, non-consentis quasiment, de cette idée de recommencer à consommer.


Sans vouloir apporter de réponse, je me demande pourquoi.


La différence alors, entre expliquer puis exprimer.


Quand on ne consomme plus depuis, mettons deux ans, et puis que sournoisement ça nous revient, qu’est-ce qui s’est passé ?


Est-ce l’été à venir ? Le déconfinement ? Le faux sentiment de contrôle puisque notre cerveau enregistre et calcule que, statistiquement, on est correc’ depuis un boute à marcher drette ?


En demandant à des sobres, l’hypothèse de l’été a été rapidement tassée : Quand on boit et qu’on se torche tous les jours, le Celsius a bien peu d’impact sur l’ampleur de notre consommation; c’est 24 juin tous les jours, c’est 31 décembre tous les soirs…

Le déconfinement, avec ces masques enlevés, me voilà une couche de moins qui me sépare d’une bonne Molson tablette aux lèvres... Est-ce que les événements sociaux porteront à boire, à flancher ?


Ça reste un risque. Mais le parce que du pourquoi est quelque chose qui devra s’expliquer plus aisément affalée sur le futon d’un psy (j’ai pas les moyens d’un psy avec un récamier Louis XIV, mettons). Parce que comme jadis exprimé sur ce blogue, le but d’arrêter de boire, c’est pas de s’empêcher en cachant les bouteilles, c’est trouver la paix même si un jour enfermé à double-tour dans un sellier de magnums twist-caps. Alors pourquoi il fait si soif ?


J’hypothèse ici que les événements sociaux portent les alcooliques nerveux à boire pas tant pour le goût amer savamment balancé d’un septième dirty martini, mais pour se transmuer d’introverti à extraverti.


Penser à l’alcool comme un bouton panique à la seconde où notre maladresse sociale se fait sentir, pour combler un silence, pour engourdir l’électricité dans nos nerfs, pour faire descendre un peu ces épaules, pour baisser, beaucoup, cette garde, qui nous garde d’être plus publiquement malléable. D’être une personne lubrifiée.


C’est davantage dans ces moments, que la rechute est manifestée, si ce n’est qu’en pensées. Dans cette idée du système qui nous crie « Alerte ! », on voit rouge, et dans une fraction de secondes, on se clancherait tous les verres à portée, toutes les bouteilles décapsulées, on veut fuir l’inconfort à une vitesse folle. Bien avant même de comprendre l’impact que ce serait de recommencer, bien avant de considérer même que ni le goût ni l’effet réellement, de la boisson et de l’ivresse qui s’en suivrait, n’est ni souhaitable, ni une chose nouvelle. Échapper. À l’inconfort. Ne nous voilà donc pas, à la case départ ?


La différence, après quelques années de sobriété (deux, mettons), c’est qu’on est capable de faire la chose adulte, et s’assire. Oui, s’assire comme sur du ciment frette jusqu’à s’en hypotermer la cenne, et accueillir dans le visage cet inconfort qu’on a tant fugué de.


- D’où ça vient, cette idée de reboire ?

- Qu’est-ce qui se passe présentement ?

- Comment ça nous fait sentir ?

- Qu’est-ce qu’on peut faire pour se changer le sort, la situation alarmante ?

- Who let the dogs out ?


Une fois qu’on a pris le temps de se poser ces questions, et d’y répondre aussi idéalement, moins de 120 secondes ont passé. La fulgurance d’une pulsion de consommation a la qualité d’être courte. C’est donc à notre avantage de challenger ça en prenant notre temps.


Faque…

- Se parler

- Consulter

- Aller marcher

- Décrisser de l’endroit où on est

- Ou aller écrire une entrée de blogue, tiens.



*


Bientôt : Chapitre 4 de mes aventures de sobre au bar, et Courrier du Foie de Juin !



THÉÂTRE


C’est à partir du 11 juin que les billets à l’unité seront disponibles pour S’aimer ben paquetée, monologue écrit par moué et interprété par la sensationnelle Ariel Charest. Présentement disponible en achat d’abonnement 5 pièces à La Bordée, à Québec.



* *


Ce beau tank top est à 10$, et soldes à surveiller sur toute…



* * *


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