Choses que j'aurais aimé qu'on me dise avant d'arrêter de boire
- Cristina Moscini
- 15 déc. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 déc. 2024

J'ai arrêté de boire en 2020. Je pensais jamais être là presque cinq ans plus tard, et j'ai arrêté, pas sur un coup de tête, mais un peu sans prévoir ce qui s'en viendrait pour moi dans cette belle aventure de rétablissement en sobriété...
Faque pour gratis et pour aider, voici les choses que j'aurais aimé qu'on me dise avant d'arrêter de boire :
1. Tu vas t'acheter des bébelles auxquelles t'aurais jamais pensé avoir besoin
Ça nous est dit souvent, par du monde qui sont passé par là, de faire attention au "transfert de dépendance". Et y a certainement dans le consumérisme une partie de ça, de thrill quand on clique et remplit notre panier en ligne.
Mais il faut comprendre, pour la première fois de notre vie, on peut s'acheter des choses qui restent.
En dépendant•e, tout revenu finissait par passer dans la boisson, ou pour éponger les dommages collatéraux (tournées au bar, taxi, take-out qui sera vomi, heures perdues à ne pas rentrer travailler les lendemains de veille, Advils, Tylenols, Gatorade, remplacement d'objets perdus, brisés, lunettes, cartes, téléphones, vêtements, alouette). Il s'en brise bien plus que notre foie, en boisson !
J'ai acheté dans les cinq dernières années comme jamais des choses pour moi, pour ma qualité de vie, pour ma santé. Mon budget était de zéro dollars avant, pour ça. C'est ça, la différence surtout. Mais faut se checker quand même, on va se le dire, la dépendance, han, faut pas virer sul' top non plus en se mettant à collectionner les poivrières ou lampes en cristaux de sel. Les nerfs ! You got this !
2. Tu vas remettre en question tout ce que t'aimais
Musique forte, partys, frencher, rencontrer du nouveau monde; je t'ai faite un esti de U-turn là-dessus. On m'invitait avant pour mettre de l'ambiance, pour décoincer les genses (on me demandait même parfois de quitter plus tard la même veillée tant j'étais trop bonne à ces deux choses), maintenant, m'inviter à un événement (le soir!!!!!!!), je le prends comme une tragédie personnelle car je réclame plutôt une vie de quiétude, de silence et d'anonymat pour n'entendre que le bruit d'un diffuseur d'huiles essentielles. Plate ? Oui, merci, j'ai pratiqué.
3. Tu vas vivre l'intimité de façon différente
Bon, frencher, tout ça. À chacun•e son trip, j'ai vu passer une fille cette semaine sur mon fil d'actualité qui disait avoir comme but de fourrer cent gars d'une shot pour un stunt sur Onlyfans. Bon courage à elle, pas de jugement, simplement, c'est un exemple juste pour signifier que j'ai passé l'âge et l'humeur des attractions calculées au volume.
Pas de corrélation à faire nécessairement entre la promiscuité et l'alcoolisme, ça part du degré de cochonceté de chaque, mais l'abus de substances peut rendre la sexualité plus banale qu'elle ne l'est.
Et là je dis pas aux jeunes filles du monde de ne pas fourrer si elles veulent fourrer, je dis yienque qu'une fois à jeun, c'est probable qu'y en ait une quantité calculable qu'on voudra déduire de notre carnet de danses. Comprende, muchachas ? L'important c'est de s'écouter le sacral, pis d'y aller yienque quand on jauge que le transfert d'énergie en vaut la sueur.
Achetez-vous des piles 2A ou autre contraption d'en attendant, et soyez patient•e et précieux•euse de vous garder, un peu. Surtout au début de votre sobriété, je vous garantis que vous ne serez pas un cadeau pour personne dès le départ. Comme Miyagi disait, en faisant par les autres laver-cirer son char. Entécas. Processus. Patience.
4. Tu vas découvrir une autre personne en toi
Se référer aux points précédents, mais, on change, en à jeun. Il y a des essais-erreurs à faire. J'aime pu la même bouffe. J'aime la même musique mais j'en aime d'autres.
C'est pour ça qu'il faut éviter de se garrocher dans des nouvelles relations, même si juste libidineuses. Tout ça, les relations, ça tire un jus qu'on a de besoin pour soi en début de rétablissement.
Et c'est quand on réussit à se garder une gêne, que finit par éclore une version déchenillée et plus papillonnée de nous autres même. Au fil des mois. Comme une évolution de Pokémon, get it ?
Ça vaut la peine de s'apprendre à devenir d'un Charmander, puis un Charizard.
5. Tu vas prendre tes distances
Tu vas peut-être vouloir changer de job, de ville, de province, de cercles d'amis. Ça sera peut-être vu comme égoïste. Moi je trouve qu'une personne qui se choisit pour survivre au lieu de se laisser mourir c'est courageux.
Alors autorisez vous à voir ce qui se trouve sur le chemin de cette nouvelle vie, à pas prudents, mais vers l'avant.
6. Tu vas vivre moins de drames
Beaucoup d'amis qui ont également arrêté de boire m'ont dit "La sobriété ça a pas tout réglé, mais proche que !" C'est un sentiment réel, qu'une fois qu'on se choisit, chaque jour, avec cette décision-là qui est comme l'atome d'où tout se tisse et naît, y arrive que du beau. Du grandiose. Du qu'on aurait jamais pensé que c'était dans les cartes pour nous.
7. Tu vas comme devenir (plus) optimiste, et certainement moins pessimiste
J'haïs certainement moins la vie depuis que j'essaie pu de me l'enlever en buvant jusqu'au last call.
Peu importe ce qui arrive, et jamais j'aurais dit ça y a cinq ans, je veux le vivre à frette.
Au lieu d'en avoir peur, j'attends désormais les lendemains pour leurs donner des estis de coups de pieds dans le cul (aux lendemains) (et ça se fait je le jure).
Bon courage !
Trousse de départ gratis :
Beaucoup de trucs sont proposés sur mon blogue mais plus récemment sur le Mitsou Magazine où j'écris sur l'alcoolisme (pour sortir sans boire) : https://mitsoumagazine.com/mieux-etre/5-trucs-pour-sortir-sans-boire/
Sinon sur mon blogue je suggère ceci :
Trucs pour temps des fetes : https://cristinamoscini.wixsite.com/blogue/post/guide-de-survie-pour-un-temps-des-f%C3%AAtes-sobre
Questions les plus fréquentes :
Guide du nouveau sobre : https://cristinamoscini.wixsite.com/blogue/post/le-guide-du-nouveau-sobre
